Apennin

Références : rocher, lave, brique et barres de fer, vers 1570-1580, haut de 11 m environ
     Pratolino, Villa Médicis

L'Apennin est un dieu-fleuve. Plusieurs thèmes maniéristes sont maniés ici : le colosse, la fontaine, l'influence de Michel-Ange et l'interaction entre art et nature. Le géant a été en partie taillé à même le roc et orné de gouttes de stuc, de lave et autres matériaux pour créer l'illusion de la chair.
A l'origine, comme le montre une maquette, Giambologna avait imaginé le Nil dans une pose plus canonique. Deux autres maquettes représentent un dieu de la montagne tout à fait approprié au site de la villa au milieu des collines au nord de Florence. La référence aux éléments, annoncée par les maquettes et retenue dans la sculpture, n'appartient pas à la manière habituelle de Giambologna. Il s'agit d'un essai dans un répertoire extravagant et onirique, peut-être influencé par Bernardo Buontalenti, hydraulicien, architecte de jardins et créateur de machines.
La grotte-fontaine maniériste est ici poussée à l'extrême; l'extérieur semble rugueux tandis que l'intérieur était peint à l'origine et contenait une grotte et des petites pièces, dans lesquelles on pénétrait par l'arrière. L'une, dans la tête, était utilisée par François de Médicis pour pêcher (une ligne sortait par un oeil) et observer en secret ses convives, tandis que d'autres étaient ornées de jeux d'eaux.
Le géant semble sortir de la montagne, ainsi que l'indique une de ses jambes qui est pliée comme s'il était en train de se relever. De plus, ses épaules étaient à l'origine couvertes d'un dais de rochers qui l'intégrait davantage encore au terrain. Sa main est posée sur la tête d'un monstre reptilien (ou d'un poisson, selon les interprétations) d'où l'eau jaillissait pour tomber dans le bassin.


Un probable brouillon


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