Références : bronze, 1580, H 1,7 m
Florence, Museo Nazionale del Bargello
Mercure, dieu de l'Olympe, est reconnaissable grâce à ses attributs: les pieds ailés,
le pétase (petit chapeau ailé, rond et plat), le caducée, bâton entouré de serpents et dotée d'ailes,
qui a le pouvoir de donner le sommeil et de ramener la concorde.
On connaît du Mercure quatre versions à la chronologie incertaine.
Une maquette de son premier projet à Bologne, un personnage pesant
et sans ailes, s'apparente au Mercure commandé pour un piédestal
de la cour de l'Archiginnasio dans la même ville. En revenant à Florence,
Giambologna fit allusion à sa sculpture antérieure dans une seconde version,
un Mercure volant aujourd'hui disparu (peut-être identique à celui
de Vienne). Cosme envoya ce bronze comme présent à l'empereur germanique
Maximilien II, lors des négociations pour le mariage de Jeanne, sa soeur,
avec François de Médicis. Le dieu messager était le protecteur du souverain
et la pose dérivait d'une de ses médailles exécutées par Leone Leoni (1551).
Une variante du Mercure volant, achevée en 1580, devint un personnage
de la fontaine de la villa Médicis à Rome. Mercure est en équilibre
sur une colonne d'air en bronze issue de la bouche de Zéphir : l'eau
qui coulait ajoutait à l'impression qu'il flottait. L'oeuvre témoigne
d'une étude du Putto et Dauphin de Verrocchio et du Mercure de Rustici,
tous deux exécutés pour les Médicis; elle s'inspire aussi du Mercure
figurant sur la base du Persée de Cellini, mais possède plus de dynamisme.
Le dieu, en équilibre précaire sur les orteils, décrit une arabesque
et montre Jupiter de son doigt levé. La sculpture peut être appréciée
sous tous les angles, le personnage est filiforme et élégant : on est
en plein maniérisme. De plus, une étonnante présence physique est créée en se basant
sur l'étude des poids et des équilibres.
Le recours à la cire a ici permis une plus grande liberté (qui sera approfondie par Le Bernin).
Le Mercure de 1580 allie un contraposto classique et l'élégance raffinée de la Haute Renaissance.
Il a sans doute été un peu inspiré par la Loggia de Psyche (dans la villa Farnesina), décorée par Rahael
et par le Mercure de Willem van Tetrode.
De très nombreux petits bronzes ont diffusés ce modèle en France au XVIIe siècle.