L'emprise du naturalisme flamand et de la sculpture hellénistique
se mêla chez lui aux apports du maniérisme florentin aboutissant
à la formation d'un style varié et d'une grande maîtrise technique.
Giambologna était l'un des sculpteurs les mieux informés d'Europe, d'autant qu'il recevait dans son atelier
de nombreux jeunes talents venus des Flandres.
Il n'a pas seulement contribué à l'évolution de la sculpture en France, en Allemagne, dans les Flandres
et un peu en Espagne par la dissémination de ses statuettes de bronze et de ses élèves.
Il a aussi beaucoup tiré des évolutions et des innovations artistiques de l'Europe.
Il en résulte une synthèse du Nord et du Sud de l'Europe, un style unique et populaire qui domina
la scène européenne jusqu'au Baroque.
Il eut un fort goût du mouvement.
Grand spécialiste de la courbe serpentine ascendante (Enlèvement des Sabines), il la mit en valeur
par la forme longue des cous et des extrémités, par la courbe sensuelle des corps lisses et hanchés
et par un jeu savant des diagonales.
Contrairement à l'oeuvre du Bernin, la sculpture de Giambologna ne s'intéresse pas aux trompe-l'oeuil.
A noter la présence d'un bestiaire richement garni (figures étranges, nain chevauchant un dragon).
La diversité de son oeuvre (de la statue équestre aux reliefs religieux en passant
par les décorations de cabinet) ouvrit de nouvelles voies à la sculpture maniériste.
Définition générale :
» souvent des nus, dans des poses étranges et compliquées
» thème obscur ou dur à comprendre (évènement principal en arrière plan ou mêlé à d'autres figures)
» perspectives poussées à l'extrême :
      » proportions et échelles déformées
      » petites figures serrées
Application pour la sculpture :
» passage de la frontalité et de la frontalité (Haute Renaissance)
à la multiplicité des points de vue et à l'allongement des formes
(effets de perspective et d'échelle outrés)